Professeur : GEORGAKAKIS Didier Academic Assistant : Margaux Cognard
Les sciences humaines et sociales offrent de puissants instruments pour la pratique, à condition d’être initié.e à leurs grilles de lecture et de pratiquer une réflexivité critique sur nos façons de penser et d'agir. C’est tout particulièrement le cas dans le contexte multiculturel et complexe de l’intégration européenne. Dans cette perspective, l’objet de ce cours est de livrer des outils d’analyse pour mieux comprendre les conditions et les spécificités du pouvoir des individus, des groupes et des organisations dans le cas de l’Union européenne, tant du point de vue du fonctionnement de son coeur institutionnel que de la capacité de l’Union à exercer de effets au sein des sociétés européennes.
Ce faisant, l'objectif du cours est double. Sur le plan scientifique et académique, il délivre des bases conceptuelles (philosophie et anthropologie du pouvoir et de l’autorité, sociologie des organisations et des champs, histoire et sociologie des élites, de la construction de l’Etat en Europe puis de la Construction européenne etc.) utiles aux étudiant.e.s pour dénaturaliser les visions naives du pouvoir politique, juridique ou économique et s’interroger sur la nature éminemment collective, concurrentielle et transnationale du pouvoir au sein de l’UE et sur ses effets sur l’intégration européenne et ses crises à répétition.
Sur le plan pratique, le cours conduit à une meilleure connaissance des acteurs (juges, commissaires, administrateurs, parlementaires, experts, etc.) et des conditions humaines et sociales qui fondent (et aussi limitent) leur autorité relative. Conférant une saine prise de distance réflexive sur la pratique de l’UE, cette connaissance aide aussi les étudiants à s’intégrer dans leur futur milieu professionnel, à y évoluer par la suite, et finalement à mieux maîtriser les ressorts concrets de leurs futures carrières politique, administrative, juridique ou économique