15 mar 2012

Conference: The genesis and role of the European Council

A partir de 20:00 till 20:00
G

Dijver, Campus de Bruges
Dijver 11
8000 Bruges
Belgique

Dijver, Campus de Bruges

Luuk VAN MIDDELAAR, philosophe et journaliste néerlandais, est venu présenter la version française de son livre “Le passage à l’Europe” dans le cadre d’une conférence du programme d’Etudes Européennes Générales, le 15 mars 2012.

Devant 80 étudiants des deux campus de Bruges et de Natolin, il a partagé ses pensées sur le rôle des Etats membres dans les développements récents de la crise européenne. Fort de son expérience de plume du Président du Conseil Européen, Herman van Rompuy, depuis deux ans, il a pu répondre aux questions des étudiants en donnant un compte-rendu vivant des débats européens.

Luuk VAN MIDDELAAR a expliqué comme, dans sa vision, la guerre est devenue moins probable en Europe occidentale depuis qu’une « sphère intermédiaire » s’est progressivement crée entre les Etats membres, ni totalement intérieure, ni totalement internationale. Ici, les Etats membres coopèrent au sein des instances européennes, mais ils forment aussi un cercle spécifique et solidaire qui permet de prendre des décisions au-delà du champ des institutions, pour les influencer, les faire évoluer (modifier les traités) ou agir sur la scène internationale. Pour ce philosophe néerlandais, on peut même parler de «corps politique en évolution», qui serait incarné par cette sphère intermédiaire, assimilée au Conseil Européen, entre la sphère communautaire comprenant les institutions européennes et la sphère internationale regroupant la totalité des Etats du continent.

Certaines de ses sphères seraient l’objet d’une narration spécifique de l’Europe (Europe des bureaux, Europe des Etats et Europe des citoyens) et de certaines disciplines académiques, «spécialistes de l’intégration à savoir les économistes […], les sociologues et les politologues» et les historiens et les spécialistes de relations internationales.

La sphère communautaire serait régie par les traités, créant des institutions et des obligations entre les Etats membres dont les relations sont gérées par un droit de nature quasi-fédérale dans une Europe qui ne l’est pas. Dans la sphère internationale, le « mouvement intrinsèque provient de la recherche de l’intérêt propre à chaque Etat, et son principe d’ordonnancement surtout d’un équilibre des forces et des frontières territoriales ». Entre ces deux sphères, la sphère intermédiaire des Etats membres. « Ici, le mouvement nait (comme dans la sphère externe) de la recherche par chaque Etat de son intérêt particulier, mais aussi (et là réside la surprise) d’une conscience croissante d’un intérêt commun. Le principe d’ordonnancement majeur, c’est l’appartenance à la Communauté ; l’équilibre des forces et le droit jouent aussi un rôle ». Ainsi, les Etats européens, égaux selon le traité n’ont de fait pas le même poids dans la décision en fonction de leur puissance, mais restent condamnés les uns aux autres par leur appartenance à ce cercle intermédiaire qui les socialise. Aucun Etat n’a quitté durablement la table des négociations, même la France du Général de Gaulle, ce qui marque la solidité de cette instance de socialisation. De plus, plusieurs gouvernements sont tombés en raisons de décisions qu’ils avaient pris au sein de cette instance. A l’inverse, tous n’y sont pas égaux puisque certains ont dû plusieurs fois organiser de nouveaux referendums après des votes négatifs quand d’autres pays plus influents n’ont pas subi cette pression, mais ont renégocié un nouveau traité.

* Your personal data will be processed in accordance with out privacy policy for events. Please note that during the event pictures may be taken which can be used for publication. In case you do not want to appear on such pictures, please mention this to the event organiser.