Le Professeur Georges MINK interviewé par Le Figaro à propos du conflit de mémoire entre la Russie et la Pologne

Le Professeur Georges MINK, Professeur permanent au Collège d'Europe à Natolin et Directeur de Recherche Emérite à l’Institut des Sciences Sociales du Politique (Université – Paris Ouest, la Défense Nanterre), a été interviewé par le journal Le Figaro à propos du conflit de mémoire entre la Russie et la Pologne quant aux responsabilités dans le déclenchement de la 2e Guerre mondiale.

Ce conflit a été provoqué par le président russe Vladimir Poutine. Le Professeur MINK a déclaré ce qui suit au journal Le Figaro : « Entre la Pologne et la Russie l'histoire reste un champ de bataille. [...] Parce que la réconciliation amorcée entre les deux pays au début des années 1990 a finalement avorté dans les années 2000, au fur et à mesure que Poutine renouait avec sa politique impériale et avec l'historiographie stalinienne, les escarmouches qui éclatent sur ce terrain complexe et explosif de la mémoire et de la vérité historique, sont d'une grande charge émotionnelle.

Il faut comprendre les Polonais, qui ont été occupés par les Russes tant de fois, même s'ils ont aussi leurs torts, quand ils tentent par exemple d'évacuer l'idée que l'Armée rouge a libéré Auschwitz. Pour les Polonais la reconnaissance des faits historiques est existentielle. Quand ils voient les Russes nier la réalité du Pacte Molotov-Ribbentrop, qui permit à Hitler et Staline de dépecer l'Europe centrale, ils ont peur. Pendant des années, on a cru l'histoire réglée, mais ce n'était pas vrai, une réécriture révisionniste est en marche en Russie, les vieux démons ressurgissent ».

Et le journal ajoute : « Le sociologue dans son ouvrage La Pologne au cœur de l'Europe, histoire politique et conflits de mémoire, (Buchet-Chastel, 2015) évoque ces sujets ».

Voir Le Figaro du mardi 28 Janvier 2020, p. 12., ou le site web du journal.